Demander une rente viagère : mode d'emploi

Si vous possédez un capital et avez besoin d'un revenu régulier, vous pouvez demander une rente viagère. Cette rente, qui vous sera versée périodiquement jusqu'à votre décès, est un bon moyen de se constituer un complément de retraite à partir d'un capital initial. Explications.


Comment ça marche ?

Si vous possédez un capital (issu par exemple d'un héritage ou de la vente d'un bien) et que vous avez besoin d'un revenu régulier, vous avez le choix entre :
- placer cet argent et y puiser au fur et à mesure de vos besoins
- confier cet argent à un assureur qui vous versera en échange une rente viagère.

Une rente viagère est un revenu d'un montant forfaitaire convenu à l'avance, qui vous sera versé périodiquement (chaque mois ou chaque trimestre) pendant toute votre vie.

Ce type de rente est parfois versé automatiquement au terme de certains placements retraite comme le PERP ou les contrats Madelin ; c'est aussi une option proposée sur certains placements comme les contrats d'assurance vie.

Quel montant espérer ?

La rente viagère a pour principal avantage de vous assurer un revenu régulier, quelle que soit la durée de votre vie.

Mais il faut savoir que le montant de la rente est calculé par l'assureur en fonction de plusieurs facteurs :
- le capital investi
- votre espérance de vie (calculée en fonction de votre âge au moment de la souscription et au moment où la rente commencera à vous être versée).
- les options choisies (rente reversible à votre conjoint, rente "à annuités certaines", etc.).

Plus vous êtes jeune et plus la rente que vous pouvez obtenir sera modeste car, statistiquement, l'assureur devra vous la verser un plus grand nombre d'années.
C'est pourquoi peu d'épargnants demandent une rente avant 65 ans et beaucoup préfèrent attendre 70 ans.
Mais attention de ne pas attendre trop longtemps ! Les assureurs fixent une limite d'âge au-delà de laquelle ils n'accordent plus de rente (75, 80 ou 85 ans).

Les modalités de calcul varient d'un assureur à l'autre : soit l'assureur intègre par avance une partie de ses profits futurs dans le montant initial de la rente (avec un taux technique de 1,25% par exemple), soit il ne les inclut pas par avance dans la rente (taux technique à 0%) mais il revalorise davantage la rente par la suite.
La plupart des assureurs prélèvent aussi des frais (entre 1 et 3%) sur les rentes.

Quelle fiscalité ?

La plupart des rentes viagères, notamment celles issues d'un contrat d'assurance vie ou d'un contrat de rente viagère immédiate, sont soumises à l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (à 15,5% en 2014) sur une partie de leur montant :
- 70% si vous avez moins de 50 ans
- 50% si vous avez de 50 à 59 ans inclus
- 40% si vous avez de 60 à 69 ans inclus
- 30% si vous avez 70 ans ou plus.

Demander une rente après 70 ans permet donc d'être moins imposé.

Certaines rentes sont toutefois exonérées d'impôt sur le revenu, notamment celles issues d'un ancien PEP (plan d'épargne populaire qui n'est plus commercialisé aujourd'hui) ou d'un PEA de plus de 8 ans. Dans ce cas, vous ne paierez que les prélèvements sociaux sur une partie du montant de la rente (voir les pourcentages ci-dessus).

Les rentes issues des produits d'épargne retraite comme le PERP et les contrats Mandelin sont soumises à l'impôt sur le revenu après un abattement de 10%. De plus, actuellement, les prélèvements sociaux ne sont que de 8,1% pour ce type de rentes. Pour ces placements, la fiscalité appliquée ne dépend pas de l'âge du bénéficiaire.

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