Fintech : ces start-up qui concurrencent les banques

Les Fintech ou start-up de la finance utilisent les nouvelles technologies pour lancer des services bancaires et financiers innovants. Nous vous proposons de découvrir ces entreprises en pleine expansion, qui viennent concurrencer les banques traditionnelles dans des domaines comme le prêt entre particuliers ou les systèmes de paiement.


De quoi s'agit-il ?

Le terme de Fintech est issu de la contraction des mots "finance" et "technologie". Il désigne des startups qui concurrencent les acteurs traditionnels de la banque et de la finance.

Ces entreprises s'appuient sur les nouvelles technologies pour proposer divers services financiers innovants tels que les plateformes de financement participatif (crowdfunding), les outils de gestion de portefeuille en ligne ou encore les solutions de paiement sur mobile.

En France, la plus belle réussite dans le domaine des nouvelles solutions de paiement est Leetchi, une entreprise créée en 2009 par Céline Lazorthes, une ex-HEC.

Ce service permet de créer une cagnotte en ligne pour simplifier les dépenses de groupe (notamment lors de l'organisation d'une fête ou l'achat d'un cadeau en commun).

La société se rémunère en prélevant une commission (de 2,9 ou 4%, selon la somme rassemblée) et compte aujourd'hui 4 millions d'utilisateurs dans 150 pays.

D'autres exemples français de fintech sont :
=> le Compte Nickel le compte bancaire pour tous distribué chez les buralistes
=> Lending Club une plateforme de prêts entre particuliers créée par le Français Renaud Laplanche
=> Slimpay une société qui simplifie les paiements récurrents grâce à une solution technologique de prélèvement automatique à destination des entreprises ; son système a notamment convaincu EDF, SFR, Mediapart ou Deezer !

Pourquoi sont-elles en plein boom ?

Si le chiffre d'affaires des Fintech ne pèse pas encore très lourd à côté de celui des banques, la progression de ces start-up est spectaculaire et leur potentiel de croissance est important.

Selon Accenture, entre 2008 et 2014, les investissements dans le secteur ont été multipliés par trois !

Ce boom s'explique notamment par la généralisation des technologies mobiles, qui permet aux FinTech de s'imposer sur tous les segments du marché des services financiers : moyens de paiement, crédit, gestion du patrimoine et de l'épargne, affacturage...

A noter : les start-up financières existent depuis de nombreuses années, comme le montre l'exemple de Paypal et de son portefeuille électronique apparu en 1998. Mais ce n'est que très récemment que ces sociétés ont connu un essor important.

CB Insights recense près de 4000 Fintechs dans le monde et avance le chiffre de 17 milliards d'euros investis dans celles-ci en 2015, soit 11 fois plus qu'en 2010 !
La majorité de ces entreprises sont de petites sociétés, mais KPMG dénombre parmi elles une vingtaine de "licornes", ces entreprises dont la valorisation dépasse le milliard de dollars.

L'essor des FinTechs a été rendu possible par plusieurs facteurs :
=> l'engouement du public pour les solutions numériques
=> la défiance accrue vis-à-vis des banques après la crise financière de 2008
=> le renforcement de la réglementation financière, qui a entrainé une hausse des coûts
=> la généralisation de l'open data et du cloud qui permettent l'agrégation et l'exploitation de flux de données à grande échelle.

Quels sont les risques ?

Bien sûr, les services proposés par ces entreprises répondent aux besoins des consommateurs et des entreprises et permettent de réaliser des gains de productivité.

Mais ils comportent également des risques en matière de cybercriminalité, d'argent occulte et de stabilité financière.

Comme les services offerts par les Fintech passent exclusivement via Internet, ces sociétés sont particulièrement exposées au risque de cybercriminalité (atteinte aux données qu'elles gèrent ou à leurs systèmes informatiques).

Du fait de leur petite taille et de leurs effectifs réduits, ces start-up sont aussi moins bien armées que les établissements bancaires classiques pour lutter contre une utilisation indue ou frauduleuse de leurs solutions innovantes. Ce risque concerne plus précisément le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Enfin, il y a parmi les FinTech des firmes de négociation à haute fréquence qui pourraient subir des pertes substantielles et provoquer des défaillances en cascades (banques, assurances, hedge funds…).

C'est pourquoi la réglementation européenne MiFID 2, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2018, prévoit d'instaurer un agrément pour l'activité de négociation à haute fréquence, ainsi que des obligations de transparence et des exigences de robustesse des algorithmes de transaction.

En raison des risques que les Fintechs peuvent représenter pour la stabilité financière, l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ont décidé de créer en leur sein de structures dédiées :
=> une division "Fintech, innovation et compétitivité" pour l'AMF
=> un pôle "Fin Tech Innovation" pour l'ACPR 

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