C'est une bonne nouvelle pour la grande majorité des salariés : à partir du 1er octobre 2018, les salariés du privé n'auront plus de cotisation chômage à payer. Concrètement, cette mesure se traduira par une légère augmentation du salaire net sur leur fiche de paie. Cependant, tous les Français ne sont pas concernés. Explications.
Pourquoi certains salaires vont-ils augmenter ?
C'était une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron : faire en sorte que les actifs "vivent mieux de leur travail".
Fin octobre 2018, les salariés du privé vont effectivement constater une augmentation de leur salaire net.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la cotisation chômage aura disparu de leur fiche de paie.
Cette mesure, qui doit donner un petit coup de pouce au pouvoir d'achat des Français, a été mise en oeuvre plus lentement que prévu.
Le gouvernement voulait initialement la mettre en oeuvre le 1er janvier en contrepartie de la hausse de 1,7 point de la CSG mais il a finalement préféré la réaliser en deux temps.
Une première baisse de 2,2 points des cotisations maladie et chômage a été appliquée début janvier 2018. En octobre, elle est complétée par une nouvelle diminution de 0,95 point, portant ainsi le total de la baisse de cotisations salariales à 3,15 points, comme le souhaitait le gouvernement.
Qu'est-ce que ça change ?
C'est à la fin du mois d'octobre que les salariés du privé vont pouvoir constater pleinement l'effet de la disparition de certaines cotisations salariales sur leur bulletin de salaire.
Même si la hausse ne sera pas spectaculaire, la suppression de la cotisation chômage devrait faire grimper le montant inscrit en bas de la fiche de paie de quelques euros, voire dizaines d'euros.
Quel gain pour les salariés ?
Le gouvernement s'est livré à quelques calculs pour illustrer l'impact de sa mesure sur le pouvoir d'achat des Français.
Certains chiffres ont d'ores et déjà été avancés :
=> un salarié payé au Smic (1498€ brut) verra son salaire net augmenter de 15 euros en octobre
=> un salarié qui gagne un salaire brut de 2.000 euros par mois empochera 19 euros supplémentaires
=> un cadre qui gagne 4.000 euros brut aura 36 euros de plus sur son salaire net à partir de ce mois-ci.
Ces montants pourraient sembler dérisoires alors que, dans le même temps, les taxes sur les carburants ou le tabac ont augmenté.
C'est pourquoi le gouvernement préfère mettre en avant le gain annuel que permettra cet allègement des cotisations salariales, en tenant compte de son effet en janvier et en octobre.
Selon les calculs du gouvernement, sur la base d'une rémunération brute, l'allégement des cotisations salariales représente :
=> un gain d'environ 260 euros par an pour une personne touchant le Smic
=> un gain de 526 euros par an pour une personne touchant 3.000 euros bruts mensuels
=> un gain d'environ 900 euros par an pour un cadre payé 5.000 euros bruts par mois
Y aura-t-il d'autres bénéficiaires ?
La suppression de la cotisation chômage en octobre ne concerne que les salariés du privé.
Les travailleurs indépendants ne sont pas concernés par cette mesure, mais ils figurent parmi les bénéficiaires de la politique du gouvernement.
En effet, 75% d'entre eux ont vu leur revenu net augmenter en juin 2018, grâce à la baisse de leurs cotisations famille et maladie. Une mesure qui représenterait 277 euros de gain supplémentaire par an.
Les fonctionnaires et les retraités en revanche ne bénéficient pas de cette hausse de salaire.
Pas de gain en vue pour :
=> les 5,5 millions d'agents de la fonction publique mais, pour eux, la hausse de la CSG a été compensée à l'euro près dès janvier.
=> les retraités, grands perdants de la politique du gouvernement : près de 60% d'entre eux (soit 7,5 millions de personnes) ont payé la hausse de 1,7 point de la CSG (passant pour eux de 6,6% à 8,3%). Or, aucune baisse de cotisations ne va compenser la diminution de leur pension nette.
En septembre, le gouvernement a toutefois annoncé que près de 300.000 retraités vont bénéficier d'un geste fiscal et ne se seront plus concernés par la hausse de CSG en 2019.