La crise des subprimes qui a éclaté en 2007 a popularisé ce terme en France. Mais qu'est-ce qu'un subprime ? Et quelles sont les raisons de cette crise qui a affecté l'ensemble du système financier ? Voici quelques explications pour mieux comprendre l'origine et les mécanismes de la crise.
Les subprimes, aussi appelés "crédits subprimes", sont des prêts hypothécaires à risque. Le terme de "subprime" désigne plus particulièrement une forme de crédit immobilier apparue aux Etats-Unis : les subprime loan ou subprime mortgage en anglais.
Ces crédits, gagés sur le logement de l'emprunteur, ont été accordés à des ménages américains aux revenus modestes et ont permis à de nombreux Américains d'accéder à la propriété.
Aux Etats-Unis, ce type de crédit se caractérisait par des montages sophistiqués (avec des taux variables et des produits financiers complexes) destinés à maintenir des taux bas en début de prêt. Ces taux d'intérêt variables et généralement élevés faisaient peser un risque de solvabilité sur ces ménages à faibles revenus. Ils pouvaient en effet se retrouver en situation de ne plus pouvoir payer les échéances de remboursement de leur crédit immobilier.
Le risque de non remboursement était limité par la garantie hypothécaire prise sur le logement de l'emprunteur : si l’emprunteur ne pouvait plus faire face aux échéances de remboursement du crédit, le prêteur se remboursait sur la revente du logement.
En 2006, les crédits subprimes représentaient 24% des nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis. Mais il s'agissait de crédits à risque si bien qu'en 2007, près de trois millions de foyers américains étaient en situation de défaut de paiement
La "crise des subprimes" est églament liée à d’autres facteurs :
- les taux d'intérêt de ces crédits étaient variables et indexés sur le taux directeur de la banque centrale américaine.
Or, la FED (Réserve fédérale américaine) a rehaussé son principal taux d'intérêt directeur, de 1% en 2004 à plus de 5% en 2007. Les familles endettées à taux d'intérêt variable ont alors échoué à payer des échéances mensuelles en forte hausse.
- la demande de biens immobiliers a décru et la valeur des appartements et des maisons a baissé, entraînant du même coup une diminution de la richesse potentielle des emprunteurs. Pour certains, la revente des maisons ne suffisait plus à assurer le remboursement de leur créance.
- les créanciers (banques et organismes de crédit spécialisés) ont titrisé une partie de ces créances.
La titrisation de créances signifie que les créanciers ont transformées ces créances en titres émis sur les marchés financiers, notamment en obligations appelées ABS et CDO qu’ils proposaient aux épargnants.
La crise des subprimes s'est propagée aux établissements de crédit et au secteur financier par l'intermédiaire des obligations de type ABS et CDO : quand les ménages n’ont plus pu rembourser leurs prêts, ces titres, très prisés des spéculateurs, se sont écroulés.
L'insolvabilité des emprunteurs a entraîné des réactions en chaîne sur les marchés. La défiance s'est installée envers les créances titrisées qui incluaient une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis envers les fonds d'investissement (hedge funds et OPCVM) et le système bancaire susceptibles de détenir ces dérivés de crédit.
C'est ainsi que crise des subprimes s’est transformée en crise bancaire et financière internationale à l'automne 2008.