L’offre de crédit professionnel proposée sur internet est souvent opposée à celle du marché traditionnel. Mais en définitive les fondamentaux d’un dossier de prêt professionnel restent les mêmes, et les différences entre les circuits traditionnels et digitaux les positionnent davantage comme des offres complémentaires que concurrentes.
L’affectation d’un prêt professionnel
En dehors des produits de financement de la trésorerie d’une entreprise (découvert, remise à l’escompte d’une lettre de change, cession de ligne Dailly, affacturage, …), les crédits accordés aux professionnels se classent en trois catégories, selon le type d’acquisition qu’ils financent :
L’acquisition de biens tangibles (ou corporels) : machine-outil, mobilier de bureau, véhicule professionnel, système informatique, etc.
L’acquisition de bien intangibles (ou incorporels) : essentiellement les licences d’utilisation de logiciels informatiques, de brevets, de vente de certains produits réglementés (alcool, tabac, …), l’acquisition d’un fonds de commerce ou d’un droit de bail, etc.
L’acquisition d’un bien immobilier (même si elle est le plus souvent réalisée en dehors de l’entreprise, par le biais d’une SCI par exemple).
La durée de remboursement d’un prêt professionnel
Comme pour n’importe quel crédit, les prêts professionnels sont accordés pour une durée de remboursement prévue au contrat. Celle-ci est fixée selon l’objet auquel le financement est destiné.
Lorsque l’objet du financement est prévu pour une durée d’utilisation longue par l’entreprise, on parle de prêt « long terme », et sa durée d’amortissement s’étalera au-delà de 84 mois, quelle que soit sa catégorie (bien corporel, incorporel ou immobilier).
En revanche, si la durée d’amortissement du bien est de plus courte durée, le crédit est alors accordé sur un plus court terme (de 14 à 84 mois). Il concernera surtout le financement de matériel, de licence ou d’un véhicule professionnel.
Dans les deux cas, et à condition de le prévoir à l’établissement du contrat de prêt, le terme du remboursement peut être reporté ou rapproché par rapport à la date prévue initialement. En effet, un différé de remboursement, ou un remboursement anticipé total ou partiel sans pénalité, peuvent être négociés.
Les conditions d’acceptation d’un prêt professionnel
Qu’il s’agisse d’un établissement en ligne ou que l’on s’adresse à son conseiller professionnel traditionnel, votre interlocuteur devra prendre en compte les mêmes critères d’analyse objectifs pour tenter de se faire l’idée la plus précise possible de la santé de votre entreprise.
Les critères externes concernent le secteur dans lequel vous exercez votre activité. Certains sont réputés plus solides que d’autres, plus profitables, moins cycliques… bref présentent plus de perspectives de pérennité. Mais rien n’est figé, et mieux vaut prêter au fleuron d’un secteur moins rentable qu’au canard boiteux d’une filière en plein essor.
L’analyse des éléments chiffrés est donc le critère le plus solide sur l’ensemble de ceux qui fondent une décision.
Ainsi, les bilans et comptes de résultats permettent de dégager des soldes de gestion très instructifs quant à la santé financière de l’entreprise et sur la façon dont vous la gérez. Par exemple, une solide capacité d’autofinancement (CAF) rend compte du cash-flow dont vous disposez pour supporter la charge de remboursement supplémentaire qu’un prêt professionnel pourrait générer, sur toute sa durée.
Pensez également aux délais de paiement que vous accordez à vos clients ; ils renseignent sur vos talents de gestionnaire (comme, d’ailleurs, votre capacité à négocier les délais de paiement les plus larges auprès de vos fournisseurs).
L’objet du prêt est également un critère d’importance : vous souhaitez changer votre système informatique ; compte tenu de votre activité et de l’ancienneté de votre système actuel, cet investissement est-il judicieux ou s’agit-il d’une acquisition non prioritaire, qui grèvera votre capacité d’endettement pour financer d’autres investissements plus urgents ?
Des différences réelles dans l’approche du client qui répondent aux attentes de tous
On l’a vu, il ne faudra donc pas chercher du côté des fondamentaux d’un prêt professionnel de grandes différences entre les offres digitales et celles des banques à guichet : le crédit que vous solliciterez concernera toujours l’achat d’un véhicule, d’une licence ou de m² de bureaux, et les mêmes questions de durée et de conditions d’acceptation se poseront aux membres des mêmes comités d’attribution.
Il n’en reste pas moins que les offres digitales offrent aujourd’hui à leurs clients une aisance nouvelle dans le processus de constitution des dossiers : peut-être plus de clarté, de réactivité, et un mode de relation (au travers d’un écran) qui tend à donner au client le sentiment d’une plus grande maîtrise de la situation, d’être moins soumis au stress qu’engendre la position de demandeur vis-à-vis d’un interlocuteur qui peut être perçu comme « tout puissant ».
Néanmoins, certains entrepreneurs ont la conviction d’entretenir avec « leur » banquier une relation plus équilibrée. Ils privilégient quant à eux le contact direct, dans l’espoir de faire passer les arguments les moins objectifs au cours d’un entretien qui sera alors loin de se limiter aux aspects techniques de l’opération… Ceux-là préfèreront prendre rendez-vous en agence pour un entretien en face à face.
Dans ce domaine, comme dans d’autres, il est utile d’évaluer vos attentes pour choisir laquelle, entre une offre en ligne ou plus traditionnelle, vous mettra dans la meilleure position vis-à-vis du prêteur auquel vous soumettrez votre projet.