En raison de l'ampleur de la crise, les banques centrales du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la zone euro ont mis en œuvre des politiques de quantitative easing depuis fin 2008. Mais en quoi consistent exactement ces mesures "non conventionnelles" ?
Le terme de quantitative easing (QE) ou assouplissement quantitatif en français désigne une politique monétaire "non conventionnelle" que les banques centrales peuvent mettre en œuvre en cas de crise économique et financière de grande ampleur.
Cette politique a été mise en place pour la première fois par la Banque du Japon entre 2001 et 2006. Depuis fin 2008, des mesures exceptionnelles ont également été prises par la banque centrale du Royaume-Uni, la FED et la BCE pour faire face à la crise.
Depuis 2008, trois QE ont été mis en place aux Etats-Unis.
Habituellement, les banques centrales utilisent un outil conventionnel pour augmenter la masse monétaire en circulation : le taux directeur. En période de crise, la banque centrale baisse son taux directeur afin que les entreprises investissent davantage et que la croissance soit relancée.
Mais pour faire face à une crise financière de grande ampleur, les banques centrales sont amenées à utiliser une technique non conventionnelle, le quantitative easing. En effet, quand le taux directeur est à 0% ou très proche de zéro, il devient impossible de le baisser davantage. Il faut alors recourir à des mesures exceptionnelles pour relancer la croissance.
Voici le principe de l'assouplissement quantitatif, étape par étape :
1- En accord avec le Trésor, la banque centrale crée de la monnaie. Il ne s’agit pas d’une monnaie physique, mais simplement d'une ligne de crédit sur le compte de la banque centrale.
2- La banque centrale injecte cet argent dans l’économie en achetant des bons souverains aux institutions financières (banques, compagnies d'assurances, fonds de pension).
3- Les banques disposent ainsi de davantage de liquidités, qu’elles peuvent prêter plus facilement et à un taux plus faible aux entreprises et aux ménages. L’objectif est de stimuler l'investissement et la consommation.
4- Une fois la croissance relancée, la banque centrale revend les bons souverains qu’elle avait achetés. Elle détruit la monnaie qu’elle avait créée au moment de la crise, afin d’éviter le risque d’inflation.
Le quantitative easing est une politique monétaire exceptionnelle qui a un impact sur les marchés et sur l’économie toute entière.
L'assouplissement quantitatif a généralement pour conséquences :
• une hausse en grande partie artificielle des marchés actions
• une hausse du cours des matières premières comme le pétrole, les métaux ou les produits agricoles
• une hausse de la consommation à court terme
Ces mesures permettent de rassurer les investisseurs, qui reviennent sur les actifs à risques, mais pas les entreprises qui restent réticentes à embaucher ou à produire davantage sur le moyen ou le long terme. Les effets sur l’économie réelle sont donc limités.
De plus, pour certains économistes, ce type de politique monétaire comporte un risque d'inflation ou de bulles spéculatives.