Depuis sa mise en circulation le 1er janvier 2002, la monnaie unique européenne a fait couler beaucoup d'encre. Depuis la crise financière de 2008, ses détracteurs préconisent même un retour au franc. Pour y voir plus clair, nous vous proposons de faire le point sur les avantages et les inconvénients de l'euro.
La monnaie unique européenne a été instaurée pour protéger le marché européen et renforcer la coopération entre les Etats membres de l'Union européenne. Grâce à la monnaie unique, les échanges commerciaux à l’intérieur de la zone euro sont encouragés et sécurisés, car les entreprises des pays membres peuvent conclure des contrats entre elles sans craindre des variations de change et des coûts supplémentaires.
Sa création avait aussi pour objectif de contrecarrer la puissance du dollar américain, seule monnaie internationale jusqu'alors. Sur ce point, l'euro a atteint son but puisqu'il est aujourd'hui la 2e monnaie mondiale derrière le dollar pour le montant des transactions et la 1ère devise mondiale pour la quantité de billets en circulation.
Même si le dollar reste la principale monnaie de facturation internationale, l’émergence de l’euro en deuxième position est une bonne nouvelle pour les entreprises de la zone euro. Cela signifie que l'euro est de plus en plus utilisé comme monnaie de facturation et de règlement dans les contrats internationaux.
L'usage d'une monnaie commune a aussi pour avantages de :
- garantir la transparence des prix et donc favoriser la concurrence entre les entreprises de la zone
- offrir une monnaie beaucoup plus stable à l’échelle internationale et moins sensible aux mouvements sur les marchés financiers
En contrepartie, les Etats qui partagent une même monnaie partagent aussi les risques de déstabilisation. C'est pourquoi ils doivent se montrer solidaires en cas de difficultés rencontrées par un partenaire.
De plus, le fonctionnement de la zone euro est encore imparfait. Ainsi, le fameux Pacte de stabilité et de croissance (PSC) a dû être revu car il empêchait les pays de mener une politique de relance en période de crise et ne les incitait pas assez à faire des efforts quand la conjoncture était bonne.
Le cas de la Grèce, qui a maquillé ses comptes publics, a aussi prouvé que les dispositifs de surveillance n’étaient pas assez efficaces.
Enfin, lors de la crise financière, il n'y a pas eu de convergence entre les politiques budgétaires des pays de la zone euro : certains ont fait le choix de la rigueur et d'autres pas. Pour accroître la coordination budgétaire, il faudrait par exemple que les Ministres des Finances nationaux consultent leurs pairs européens lors de la préparation de leur budget.
Malgré la crise qui a secoué la zone euro et la quasi-banqueroute de la Grèce, l'euro est plutôt bien vu au sein de l'UE.
Selon de récentes statistiques, 75% des Belges ne regrettent pas le franc belge, 71% des Allemands ne souhaitent pas revenir au mark et 63% des Français sont contre le retour du franc.