Le rendement de l'assurance-vie a reculé entre 2013 et 2015, tandis que les frais d'entrée sont de plus en plus difficiles à négocier. Malgré ces inconvénients, l'assurance-vie reste un excellent placement avec des rendements très supérieurs à ceux des autres placements sans risque comme le livret A ou le plan d'épargne logement (PEL). On vous explique pourquoi il faut encore en profiter.
Des rendements en baisse
Depuis quelques années, on assiste à une baisse du rendement des fonds en euros : selon la Fédération française des sociétés d'assurance, celui-ci était en moyenne de 2,30% en 2015, contre 2,50% en 2014 et 2,70% en 2013.
Pour 2016, il faut s'attendre à un nouveau recul du rendement de l'assurance-vie de 0,20% à 0,40% en moyenne. En effet, les assureurs placent l'argent des épargnants sur des marchés financiers où les taux d'intérêt se sont effondrés.
D'un contrat à l'autre, les écarts de taux sont importants mais il est très rare qu'un contrat rapporte plus de 3%. Les contrats proposés par certaines banques passent même sous la barre des 2% comme le Prédissime 9 du Crédit agricole (1,80%) et le Nuances 3D de la Caisse d'épargne (1,90%).
Des frais en hausse
Par ailleurs, les taux de rendement affichés par les contrats d'assurance-vie, qui tournent entre 2% et 3% en moyenne, sont nets de frais de gestion mais sont donnés avant les prélèvements sociaux (à 15,5%) et l'impôt éventuel.
A cela s'ajoute des frais d'entrée à chaque fois que vous souhaitez verser une somme sur votre assurance vie.
Or, ces frais aussi appelés "frais sur versements" sont de plus en plus difficiles à négocier avec votre conseiller financier. Les assureurs font de moins en moins de concessions car ils ne cherchent pas à collecter de l'argent sur leurs fonds en euros (où le capital est garanti).
Un placement toujours intéressant
Malgré les points négatifs que nous venons d'énumérer ci-dessus, l'assurance-vie reste un bon placement et même un outil incontournable pour diversifier son épargne.
Ses rendements restent très supérieurs à l'inflation qui, selon les prévisions, ne devrait pas dépasser 0,10% en 2016. Par conséquent, même placées sur un fond en euros peu rémunérateur, vos économies conservent tout leur pouvoir d'achat.
Il faut aussi relativiser le rendement des fonds en euros par rapport à celui des autres produits d'épargne. Ainsi, le taux du livret A a plongé à 0,75% (net d'impôt et de prélèvements sociaux) et un plan d'épargne logement ou PEL ouvert depuis le 1er février 2016 ne rapporte que 1,50%. En comparaison, un fonds d'assurance-vie en euros constitue le meilleur des placements sans risque.
N'attendez pas pour ouvrir un contrat
Même si vous entrez dans la vie active et que vous n'avez pas encore beaucoup d'argent de côté, n'attendez pas pour ouvrir un contrat d'assurance-vie !
Ce serait une erreur car la fiscalité est plus avantageuse sur les contrats présentant une ancienneté d'au moins 8 ans.
Vous avez donc tout intérêt à ouvrir le contrat dès à présent, quitte à n'y verser au départ qu'une somme modique, pour mieux en profiter quelques années plus tard...
Concrètement, vous pouvez retirer de l'argent de votre assurance-vie quelle que soit son ancienneté mais cela vous coûtera plus cher si votre contrat a moins de 8 ans.
Au-delà de 8 ans, vous bénéficierez d'un abattement de 4600€ par an et par personne (9200€ pour un couple marié) en cas de retrait.
Seuls les intérêts dépassant ce seuil seront imposés avec vos autres revenus. Sinon, vous pourrez opter pour un prélèvement forfaitaire au taux de 7,5% (contre 35% si le contrat a moins de 4 ans ou 15% s'il a entre 4 ans et 8 ans).
Vous pouvez aussi modifier un vieux contrat
Si vous êtes titulaire d'une assurance-vie depuis longtemps, il peut être intéressant de troquer un vieux contrat doté uniquement d'un fonds en euros contre un autre plus moderne.
Ce transfert du capital sur un autre contrat du même assureur est appelé transfert Fourgous, du nom du député qui a proposé cette mesure.
Il vous permet de garder la date d'ouverture initiale et donc l'ancienneté de votre contrat. Dans ce cas, vous devez placer au moins 20% du capital sur des unités de compte, c'est-à-dire des actions.