L’Amérique Latine, malgré une relative unité sur les plans linguistique, culturel et historique, ne peut être appréhendée d’un bloc. Elle regroupe trente-trois pays et autant de réalités différentes et il faut, en tant qu’entrepreneurs s’y intéressant, lutter contre la perpétuelle tentation d’homogénéiser cet ensemble marqué par la diversité. En dépit de la complexité de ce vaste espace géographique, les opportunités sont nombreuses. Le marché latino-américain est prometteur : avec une classe moyenne de 186 millions de consommateurs aujourd’hui en croissance, il renferme un fort potentiel économique.
Voici nos conseils pour vous aider à bien choisir le bon pays pour votre développement international en Amérique Latine.
Chili, Innovation et Développement Durable
Avec presque 18 millions d’habitants, le Chili représente un marché conséquent et donc intéressant pour les entrepreneurs. L’environnement commercial favorable du Chili et sa géographie en font une terre d’opportunités croissantes.
C’est aussi en Amérique Latine, le pays le plus développé et l’un des plus démocratiques. Ce contexte s’explique par une politique fiscale prudente, une économie libérale, une inflation stable (2,3%) et l’abondance des matières premières.
Le Chili est un pays important pour l’innovation en Amérique du Sud. En effet, en 2010, pour montrer son soutien et attirer ces nouvelles pépites, le gouvernement chilien a lancé « Startup Chile ». Ce vaste programme a pour principal objectif d’aider, suivre et soutenir financièrement des entreprises innovantes déjà implantée au Chili ou qui veulent s’y installer, une fois rentré, environ 65000 $ sont donnés aux entrepreneurs sélectionnés avec un visa d’un an et des opportunités telles qu’un espace de co-working en plein cœur de Santiago.
Enfin le pays investi énormément dans des projets de développement d’infrastructure afin d’assurer le développement économique du pays. En effet, celui-ci passe obligatoirement par la qualité de ses infrastructures, entre autres celles des transports (tramways à Santiago, nouvelles lignes du métro de Santiago), autoroutes, (tunnel entre le Chili et l’Argentine), aéroports (agrandissement de l’aéroport international de Santiago), ports (Valparaiso).
Uruguay, Une Economie Diversifiée et Digitale
L’Uruguay est une porte d’entrée très prometteuse au marché Latino-américain. Il dispose de capital humain très performant et d’infrastructures technologiques très avancées dans les domaines des technologies de l’information et de la biotechnologie. Pays reconnu internationalement pour sa gouvernance très performante et transparente, ainsi que pour ses incitations fiscales très favorables aux entreprises étrangères.
L’Uruguay entretient également des relations commerciales privilégiées avec les membres du Mercosur, de l’UE et les États-Unis qui engendrent un niveau d’IDE élevé.
En Uruguay, tout investisseur étranger a la possibilité de développer tout type d'activité dans les mêmes conditions que les investisseurs locaux. Le gouvernement incite les investissements étrangers en proposant des exonérations fiscales pour l'investissement et le pays s’est également doté d’une agence de promotion des investissements, Uruguay XXI.
Avantageusement placées dans le pays, les Zones Franches uruguayennes représentent une option attrayante pour la réalisation de n'importe quel type d'activité industrielle et de commerce extérieur : exemption totale des impôts nationaux et exemptions des charges d’entrées et de sorties de biens marchandise, matières premières ou produits finis.
Enfin, depuis 2017 des investissements considérables dans les infrastructures (transports, énergies renouvelables, logements et télécommunications) pour doper la croissance économique et dynamiser la création d’emplois ont été réalisés et le seront encore dans les années à venir.
Panama, Une Economie Diversifiée et Compétitive
Petit pays, situé en Amérique latine, le Panama est au centre d’une zone économique très dynamique (entre le Brésil et les USA). L’économie du Panama est petite, très ouverte, hautement diversifiée, complètement dollarisée et très compétitive selon les normes régionales. Le pays a connu une forte croissance de 3% en 2019, tirée par le secteur financier, les dépenses d'infrastructure et les revenus du canal de Panama.
Le plan national d’investissement a prévu un investissement de 25 milliards de dollars sur la période à venir. Au niveau des investissements, le gouvernement a prévu d’investir dans un second terminal à l’aéroport international. Un troisième pont sur le canal est en construction.
Le Panama est un pays principalement tourné vers l’export et fortement dépendant des échanges commerciaux. Le pays possède également plus d’un cinquième de la flotte marchande mondiale. La zone franche de Colón, qui est la deuxième zone franche la plus vaste du monde après Hong-Kong, démontre bien l’ouverture du pays au commerce extérieur.
Le Panama a accédé à l'OMC en 1997. Il a conclu des accord de libre-échange avec Taïwan (2004), le Salvador (2003) et le Canada (2009) portant sur l'élimination des droits de douane dans les secteurs de l'industrie, de l'agriculture, de la foresterie et de la pêche
Colombie, Le Miracle Economique en Amérique du Sud
Grâce à la taille de son marché, à l'étendue de ses ressources naturelles (café, émeraudes, pétrole et charbon, entre autres) et à sa réputation historique de débiteur exemplaire, la Colombie a connu une croissance stable et solide au cours des vingt dernières années.
Le pays dispose d'un formidable atout: une façade pacifique et une façade caraïbe. Mais la géographie du pays, traversé par trois cordillères, complique les échanges entre les régions. Une situation à laquelle le gouvernement veut remédier en prévoyant d'investir plus de 25 milliards de dollars d'infrastructures (routes, ponts, tunnels) dans les prochaines années.
Plus de 700 multinationales internationales ont des investissements directs dans des PME locales ou étrangères installées en Colombie (Procter et Gamble, Johnson et Jonson, 3M, SAB Miller, Téléphonique et Nestlé...)
Enfin la Colombie offre la possibilité de souscrire des contrats de stabilité juridique aux investisseurs, ce qui leur garantit que devant des modifications défavorables des normes ils resteront protégés dans les contrats comme « causes déterminantes de l’investissement », ont leur accord continuité dans l’application de ces dernières avec une durée de trois à vingt ans.
Costa Rica, Un Pays à l’Economie Dynamique
Accueillant pour les entreprises étrangères et disposant aussi d’une main-d'œuvre hautement qualifiée et flexible, le Costa Rica a mis en place une série de zones franches très attrayantes, entre autres du point de vue fiscal. Depuis longtemps, on voit s’y développer une multitude d’entreprises de télécommunications, d'informatique, des laboratoires, des industries pharmaceutiques et des centres d'appel.
Outre ses ports installés sur les deux Océans, le Costa Rica s’est aussi fortement ouvert aux échanges internationaux en se dotant de plusieurs aéroports qui permettent de rallier notamment l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud en quelques heures seulement.
Parallèlement, les autorités costariciennes ont, depuis plus de vingt ans, mis la priorité sur le libre-échange en signant une multitude de traités soit à titre bilatéral soit sur le plan régional.
Le Costa Rica joue un rôle pivot en Amérique centrale, notamment en matière de développement durable : le quart de son territoire est situé en zone protégée, ce qui fait de lui la première destination touristique de la zone.
Ainsi le pays présente une économie diversifiée et ses principales opportunités de marché concernent les infrastructures (ponts, transports publics, eau et déchets, …), les énergies renouvelables, l’agro-industrie, le secteur médical, les services à valeurs ajoutée et la consommation
Cuba, Le Pari du Pays où Tout est à Faire
Depuis 2008, le Président Raul Castro mène des réformes visant à ouvrir, en partie, le modèle économique socialiste centralisé et planifié cubain. Des exemples récents de ces réformes, mises en place « sans hâte, mais sans pauses », sont la nouvelle loi d’investissements étrangers, la création d’une zone de développement économique spéciale autour du port de Mariel, l’ouverture graduelle du secteur privé ou la création de marchés automobile et immobilier nationaux.
L’Accord du Club de Paris de décembre 2015 a enfin permis à Cuba de résoudre le problème de la dette contractée envers 14 pays créanciers et ainsi d’ouvrir la voie à une réinsertion du pays dans le système financier international.
Des opportunités d'affaires existent, notamment dans le domaine du tourisme, de l'agroalimentaire, des énergies renouvelables ou encore de la santé. Les réformes macroéconomiques en cours devraient permettre au pays de s'insérer graduellement dans un monde globalisé.
Une option économique a été ressuscitée: la création de «Pequeñas y Medianas Empresas» privées ou PYMES (Petites et moyennes entreprises). Depuis plus d’une décennie, le gouvernement a permis l’existence de très petites entreprises privées qui emploient aujourd’hui environ 30% de la population active.
Enfin en plus d’élargir les portes à l’entreprise privée, le régime cubain a très récemment assoupli son monopole du commerce extérieur, c’est-à-dire le contrôle exclusif qu’il exerçait jusqu’à présent sur toutes les activités commerciales d’importation et d’exportation dans l’île.
Dites-nous en commentaires si vous avez des ambitions à l’international et si ces conseils vous ont aidé.