Comprendre les taux de crédit en 5 questions
Selon les premiers chiffres de 2017, les taux d'intérêt des crédits immobiliers repartent à la hausse. Ils restent malgré tout très attractifs pour les emprunteurs qui veulent acheter un bien immobilier. Voici un petit guide pratique pour mieux comprendre les taux de crédit, leur évolution et leur influence sur l'économie.
Quelle est la tendance actuelle ?
Après une année 2016 marquée par des taux historiquement bas, les taux de crédit repartent à la hausse en ce début d'année 2017.
En 2016, les taux des crédits immobiliers ont reculé jusqu'à afficher une baisse de près de 1% sur l'ensemble de l'année.
L'année s'est achevée sur un record absolu, avec un taux moyen historiquement bas à 1,56% en novembre 2016.
Cela a entraîné une forte demande de crédit pour des achats immobiliers, ainsi que des renégociations de crédits.
Cependant, à partir de décembre 2016, la tendance s'est inversée et les taux de crédits immobiliers sont repartis à la hausse.
La tendance actuelle est donc une remontée des taux qui devrait se poursuivre en 2017.
Comment expliquer l'évolution des taux ?
En théorie, personne ne décide des taux d'intérêt auxquels prêtent les banques. Mais, dans les faits, les banques centrales comme la BCE en Europe ou la FED aux Etats-Unis ont une influence décisive sur ces taux.
Ce sont en effet les banques centrales qui fixent à leur guise le "taux directeur" auquel elles prêtent de l'argent aux autres banques.
Les taux de crédit sont aussi directement liés aux taux des marchés obligataires gouvernementaux : OAT pour la France, Bund pour l'Allemagne ou 10YNotes pour les Etats-Unis.
Ainsi, le taux à 10 ans des emprunts de l'Etat français est passé de 0,3% en octobre 2016 à 0,8% en janvier 2017 sous l'effet de l'élection présidentielle américaine et du tour de vis monétaire outre-Atlantique. Cela a eu pour effet de faire remonter les taux des crédits immobiliers.
Il faut toutefois préciser que l'impact de cette tension sur le marché obligataire est et restera limité dans les mois à venir, car le principal taux directeur de la Banque centrale européenne restera à 0% au moins jusqu'à l'automne 2018.
Enfin, les taux du crédit immobilier sont influencés par l'inflation. Même si celle-ci reste faible, elle remonte aux alentours de 1,2% alors qu'elle était quasi nulle ces deux dernières années.
Ce retour de l'inflation augmente le coût de l'argent pour les banques et ces dernières s'adaptent en augmentant leurs taux
Quel est l'impact des taux sur l'économie ?
Le niveau des taux d'intérêt a un impact direct sur l'économie :
=> quand les taux de crédit sont faibles, les ménages, les entreprises et l'Etat peuvent s'endetter à peu de frais. Cela les incite à augmenter leur consommation et leurs investissements, ce qui booste l'activité, la croissance et l'emploi
=> inversement, quand les taux sont élevés, emprunter coûte cher. Par conséquent, les agents économiques limitent leurs emprunts et réduisent leurs achats, ce qui freine l'activité. Les entreprises empruntent moins pour financer leurs programmes de recherche-développement, elles cessent d'innover et perdent en compétitivité.
Ces taux vont-ils continuer à augmenter ?
Comme nous vous le disions plus haut, la tendance actuelle est à la hausse. Il faut toutefois relativiser cette affirmation car cette remontée des taux de crédit devrait être lente et progressive.
En mars 2017 en France, les taux de crédit immobilier ont atteint de 1,51% en moyenne toutes durées confondues.
Les spécialistes prévoient que les taux vont continuer à monter, mais que cette hausse restera très modérée.
Selon l'Observatoire Crédit Logement / CSA, le taux moyen des crédits immobiliers attendu pour la fin 2017 devrait se situer entre 1,65% et 1,75%.
Ce contexte est-il encore favorable à l'achat ?
Malgré cette hausse des taux de crédit, il est encore temps d'acheter un bien immobilier ou de demander un rachat ou un regroupement de crédit.
En effet, les taux sont encore attractifs et les prix globalement stables. De plus, les banques rivalisent de décotes et d'efforts pour attirer les candidats à l'acquisition.
Ainsi, dans les villes moyennes là où la demande est moins forte, vous pouvez encore espérer obtenir des taux proches de 1%, y compris sans apport et sur les durées inférieures ou égales à 20 ans.