Lors de son interview télévisée du 14 juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé un plan de relance d'au moins 100 milliards d'euros. Après avoir utilisé 460 milliards d'euros de fonds public pour maintenir notre économie à flot pendant la crise sanitaire, le gouvernement met donc sur la table au moins 100 milliards d'euros supplémentaires. Mais à quoi va servir cet argent ? Éléments de réponse.
Sauver des emplois
Le plan de relance de 100 milliards d'euros, dont le chef de l'État a esquissé les contours lors de son interview du 14 juillet, a été précisé par Jean Castex et Bruno Le Maire.
Le président de la République et le premier ministre l’ont affirmé : ce plan, qui sera complètement dévoilé au début du mois de septembre, doit tout d’abord servir à préserver des emplois.
Jean Castex a ainsi affirmé dans son discours de politique générale vouloir préserver l'emploi "et les dispositifs d'activité partielle, pour 30 milliards d'euros cette année et 8 milliards l'année prochaine dans les entreprises confrontées à une baisse durable dans les carnets de commandes".
Relocaliser notre industrie
Comme le premier ministre Jean Castex l’a également indiqué dans son discours de politique générale, ce plan de relance réservera 40 milliards d'euros pour l'industrie.
Parmi les mesures phares de ce plan, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a confirmé dès le 15 juillet une baisse massive de 20 milliards d'euros des impôts de production.
L'objectif de cette baisse d'impôts réclamée de longue date par les entreprises est d'encourager les entreprises à relocaliser leurs sites industriels.
"Nous voulons relocaliser notre industrie pour être souverain sur les médicaments, sur l'automobile, sur l'aéronautique", a déclaré Bruno Le Maire sur France 2.
Le versement de ces 20 milliards d'euros aura lieu en deux temps : 10 milliards d'euros en 2021 et 10 milliards d'euros en 2022.
Verdir notre économie
Lors de son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron a annoncé un "plan de relance massif à la fois industriel, écologique, local, culturel et éducatif", passant notamment par des investissements publics verts.
Le président de la République a ainsi déclaré : "On doit rentrer, et ce plan de relance en est l'opportunité, dans la construction d'un modèle qui est à la fois écologique, industriel et environnemental".
Il a évoqué :
=> un plan pour la filière hydrogène et pour les nouveaux moteurs
=> une relance du fret ferroviaire, des trains de nuit et des petites lignes ferroviaires
=> un grand programme de rénovation énergétique, qui concernerait en priorité les écoles et les Ehpad.
Jean Castex a ensuite précisé que le gouvernement allait investir 20 milliards d'euros pour financer la transition écologique, dont 7 milliards alloués à la rénovation thermique des bâtiments.
Le reste de l'enveloppe servira à financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre des transports et des industries, en soutenant les technologies vertes de demain et les mobilités douces comme le vélo (en collaboration avec les collectivités territoriales).
"D'ici la fin de 2021, nous souhaitons que tous les territoires [...] soient dotés de contrats de développement écologiques", a déclaré le premier ministre.
Quant au ministre de l'Économie Bruno Le Maire, il s’est fixé comme objectif de faire de la France "l'économie la plus décarbonée d'Europe". Un objectif ambitieux car, en 2019, la France a produit 11.2% du CO2 émis dans l'Union Européenne et se classe donc troisième pays le plus émetteur, ex-æquo avec la Pologne.
Soutenir l'emploi des jeunes
Dès le 14 juillet, le président de la République a mis en avant un vaste plan pour l'emploi des jeunes.
À la rentrée 2020, 700.000 jeunes s'apprêtent à entrer dans la vie active alors que notre économie devrait, dans le même temps, supprimer 800.000 emplois.
Pour éviter que ces jeunes ne restent sur le bas-côté, l'État va débourser 20 milliards d'euros. Toute une série de mesures sont d’ores et déjà envisagées :
=> le soutien à l'apprentissage
=> un dispositif d'exonération de charges pour les jeunes, et en particulier les jeunes de faible qualification touchant jusqu'à 1,6 SMIC
=> le lancement de 300.000 contrats d'insertion
=> la création de places supplémentaires dans des formations qualifiantes supérieures
=> un service civique étendu
Renforcer les solidarités
Afin de maintenir la consommation à un bon niveau, le plan de relance économique prévoit aussi 20 milliards d'euros de dépenses de solidarité.
6 milliards d'euros seront consacrés à un plan de soutien supplémentaire en investissement dans le système de santé. Cette somme viendra s'ajouter aux 8,1 milliards d'euros de revalorisation des salaires des soignants, et aux 13 milliards de reprise de dette hospitalière négociés à l'issue du Ségur de la Santé.
Le reste cette enveloppe dédiée aux solidarités devrait être consacré :
=> aux aides à la dépendance
=> aux aides aux territoires
=> à la stimulation de l'intéressement dans les entreprises