Alfred Marshall : biographie et théories
Bien que son nom soit peu cité, Alfred Marshall (1842 – 1924) a été l'un des économistes les plus influents de son temps. Ce britannique est l'un des pères fondateurs de l'école néoclassique. Il a élaboré des concepts aujourd’hui encore utilisés par les économistes.
Biographie
Alfred Marshall (1842 – 1924) est né à Londres dans une famille modeste. Son père était caissier à la Banque d'Angleterre.
Il a fait des études scientifiques, en mathématiques et en physique, avant de s'intéresser à la philosophie et à la théologie. Il a gravi les échelons universitaires jusqu'à occuper la Chaire d’économie politique à l'université de Cambridge de 1885 à 1908. Il a été le professeur de John Maynard Keynes.
Plutôt radical au début de sa carrière, il s’est converti au libéralisme suite à un voyage aux Etats-Unis. Il est l'un des fondateurs de l’école néoclassique.
Ouvrages
Le principal ouvrage d’Alfred Marshall est Principes d'économie politique (1890). Cet ouvrage a été le manuel économique dominant au Royaume-Uni pendant une longue période. Il a connu huit rééditions du vivant de l'auteur.
Marshall y combine les théories de l'offre et demande, d'utilité marginale et des coûts de production dans une logique cohérente. Cette vaste construction théorique reste toutefois guidée par le souci de refléter la réalité des pratiques économiques.
Il a également publié :
• Industry and Trade en 1919
• Money, Credit and Commerce en 1924.
Théories
Alfred Marshall est un théoricien majeur qui a influencé plusieurs générations d'économistes. On lui doit la présentation canonique de l'équilibre entre l'offre et la demande, ainsi que de nombreux instruments toujours utilisés de nos jours : la courbe d'offre et de demande, les économies d'échelle ou encore les effets externes…
Dans ses Principes d'économie politique, Marshall introduit les courbes d'offre et de demande toujours très populaires aujourd’hui. Contrairement à Léon Walras, il ne s’intéresse pas simultanément à l’ensemble des marchés. Adoptant une approche plus empirique, il défend l'idée d'un équilibre partiel et non général. Quand un marché est équilibré, il n'y a pas forcément d'équilibre sur tous les marchés.
Marshall s’est aussi penché sur la question du coût et de la valeur. En introduisant la notion de temps dans l'analyse des mécanismes économiques, il a opéré une conjonction théorique spectaculaire entre deux branches traditionnellement opposées de la théorie de la valeur : la valeur-coût des classiques et la valeur-utilité des marginalistes.
Sur le court terme, c’est essentiellement l’utilité (c’est-à-dire la satisfaction que le consommateur retire d’un bien) qui détermine le prix de ce bien. Mais sur le long terme, les coûts de production deviennent déterminants dans le prix d’un bien, conformément à la théorie classique.
Marshall s’est intéressé par ailleurs aux rendements de la production. Pour Adam Smith les rendements sont croissants en raison de la division du travail. Pour David Ricardo ils sont décroissants car le capital le plus productif est utilisé en premier. Afin de résoudre cette apparente contradiction, Alfred Marshall a développé la loi des rendements non proportionnels. Selon lui, les deux effets se combinent : pour une même production, les rendements sont d’abord croissants, puis les rendements décroissants prennent le dessus.