Hausse de l'euro : causes et conséquences
Depuis plusieurs mois, l’euro est en hausse par rapport aux devises étrangères, en particulier le yen et le dollar américain, à tel point que les gouvernements européens commencent à s’inquiéter du phénomène. Mais quelles sont les causes et les conséquences de cette hausse de l'euro ?
La hausse en chiffres
En six mois, l'euro s'est apprécié de plus de 10%. Le 1er février 2013, la devise européenne a franchi la barre de 1,36 dollar, après avoir atteint dans la journée 1,3711 dollar, son plus haut niveau depuis la mi-novembre 2011.
La monnaie unique européenne a aussi augmenté face à la devise japonaise pour atteindre 126,97 yens son plus haut niveau depuis fin avril 2010.
Cette hausse de l'euro devient préoccupante pour le gouvernement français car elle n’est pas sans conséquences sur notre économie.
Or, selon les stratégistes de Morgan Stanley l'euro devrait se maintenir à ce niveau pour 2013 et pourrait encore s'apprécier : "une envolée vers la zone de 1,40 est de plus en plus possible".
A noter : selon le FMI, le taux de change d'équilibre pour l'euro se situe à 1,15$. Le taux actuel à 1,35$ représente une surévaluation de 17%.
Les causes du phénomène
Cette hausse de l'euro s’explique en partie par un regain d'optimisme sur les perspectives économiques de la zone euro.
Elle est également liée à la "guerre des devises" que se livrent les principales économies mondiales.
Le Japon a ainsi décidé de mettre fin à 10 ans de récession en laissant filer le yen tandis que la FED (la fameuse banque centrale américaine) crée de la monnaie à tout va pour racheter la dette américaine.
Les conséquences d'un euro fort
La hausse de l'euro inquiète. En effet, un euro surévalué par rapport aux autres monnaies, et en particulier au dollar, pèse sur les exportations car il entraîne une baisse du pouvoir d'achat des entreprises étrangères sur les produits français et européens.
Les entreprises européennes sont amenées à réduire leur prix de vente à l'étranger, et donc leurs profits, ce qui nuit à l'activité économique et à la croissance.
A noter : selon les stratégistes de Morgan Stanley, une appréciation de 10% de la valeur externe de l'euro se traduirait par une contraction d'environ 0,5% du PIB de la zone euro la première année.
L'appréciation de l'euro face au dollar pénalise aussi tout particulièrement les entreprises exportatrices dont les factures sont libellées en dollars comme EADS …
Un euro fort nuit non seulement à la compétitivité de l'Europe mais aussi aux marchés d'actions européens. Parmi les 30 valeurs qui seraient les plus pénalisées, Morgan Stanley indique que 9 appartiennent aux secteurs de la santé et de la consommation discrétionnaire. Huit sont allemandes et treize sont françaises (notamment Sanofi ; EADS ; Essilor ; Havas ; Total et LVMH).
A noter : un euro fort présente aussi des avantages ; le principal est de rendre les importations moins chères notamment pour l’achat des matières premières (énergie, produits agricoles etc.) et donc de réduire les coûts de production de certaines entreprises.