USA Printemps 2013, le compte à rebours d'un plan anti effondrement est déclenché

Vendredi 2 mars, le Président Obama a annoncé une coupe budgétaire drastique de $85 milliards dans les dépenses publiques, après avoir signé un décret d’application signifiant l’obligation légale d’un déclenchement du plan d’austérité à l’échelle fédérale.


Disputes politiques et répercussions sociales

Quand les élus s’affrontent, la société « trinque ». Le désaccord qui perdure depuis 2011 entre Démocrates et Républicains prend aujourd’hui un virage plus inquiétant, à l’heure où la dette publique américaine bat des records. Le 31 décembre 2012, Timothy Geithner, secrétaire au Trésor des Etats Unis, avertissait d’une explosion de la dette à $16.394 milliards.

Trois mois plus tard, Barack Obama confirme l’état d’urgence à l’occasion d’une coupe budgétaire de 85 milliards jugée « stupide », selon ses propres termes. Le Président américain accuse les Républicains d’un refus de collaboration suite à la nécessité d’imposer une régulation (urgente) des niches fiscales. Si les deux partis ne trouvent pas d’accord avant le 27 mars, le risque d’une perte de financement du gouvernement fédéral pourrait engendrer la fermeture de différents services publics, une information confirmée par la presse internationale.

« M. Obama accepte le principe de coupe, mais exige aussi que les plus riches paient davantage d'impôts, un chiffon rouge pour les républicains qui ont déjà consenti en janvier, lors d'un précédent marchandage, à un alourdissement de la pression fiscale sur les Américains les plus aisés. », indique l’AFP.
Dans un autre communiqué, John Thune, sénateur républicain soutenu par un représentant du même parti, Frank LoBiondo, ont accusé l'administration Obama de "créer l'inquiétude" au sein du pays. « Ce ne sera pas l'apocalypse comme certains l'ont dit (...) mais cela aura un impact sur les gens », insiste le Président américain, actuellement dans une impasse.

Sous la menace d’un effet domino

L’entrée en vigueur du nouveau plan d’austérité devrait contribuer l’amputation de nombreux secteurs de l’économie dont les répercussions sont attendues au mois de juin prochain. Les coupes seront opérées principalement sur le budget défense (-8%), ainsi que dans d’autres secteurs de la fonction publique (-5%).
En tant que premier employeur du pays, l’état embauche 2.7 millions de fonctionnaires. Ainsi, l’imposition de congés sans solde devrait être appliquée pour des centaines de milliers de postes. Selon Dan Stohr, porte-parole de l’Aerospace Industries Association « un jour de travail en moins par salarié devrait maintenant être imputé toutes les deux semaines ». Enseignement, recherche, infrastructures, défense, petits, moyens et grands aéroports s’apprêtent à subir un impact économique à long terme, accompagné de probables perturbations sociales.
Le secteur de l’aviation devrait montrer d’importants signes de faiblesses avec la suppression d’effectifs, de vols de nuit, ou encore la fermeture de petits aéroports parmi les moins rentables. Avions immobilisés, files d’attentes magistrales à l’embarquement ou dans les zones de sécurité, les américains s’attendent désormais à une perturbation des transports et des services de douanes, étant donné la réduction fermement décidée des agents administratifs fédéraux dans ce domaine d’activités.

De telles mesures indiquent également une profonde affectation de la croissance dans le futur, conséquence directe du plan de rigueur. Pour Henry Harteveldt, analyste du secteur des voyages, la seule certitude est de fait... l'incertitude. (Source : France 24).

Une réunion de la dernière chance

La première puissance mondiale affronte désormais une crise superposée. Le budget de financement de l’Etat fédéral pour les derniers mois d’exercices doit être voté le 27 mars, sous la menace grandissante d’un effondrement de la fonction publique.
Une ultime alternative reste toutefois envisageable en cas de « promulgation d’une loi budgétaire couvrant les 6 derniers mois de l’exercice 2013 jusqu’à la fin du mois de septembre ».
« La question des recettes, pour moi, c'est terminé », a déclaré John Boehner, vendredi 2 mars. « Ce qu'il veut, c'est réduire les dépenses. Notamment dans les programmes sociaux », rapporte le journal des Echos. Le Président de la Chambre des représentants promet toutefois la déposition d’un texte de financement qui devrait, selon lui, « passer l’écueil du Sénat contrôlé par les Démocrates », révèle une source du magazine Le Point.fr.
Les conditions d’acceptation du texte dépendent du « respect des précédents engagements comme des grandes lignes d’évolution du secteur public », selon l’accord convenu entre les partis en 2011.

A l’heure actuelle, Thomas Mann, auteur d’un livre sur le blocage du pouvoir législatif américain n’envisage pas le scénario catastrophe que certains redoutent. D’après son analyse « aucune des deux parties ne souhaite un tel effondrement. La loi de financement suivra les critères définis en 2011. »

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