Arthur Cecil Pigou : biographie, ouvrages et théories

L'économiste anglais Arthur Cecil Pigou est considéré comme le pionnier de l’économie du bien-être. Ce représentant du courant néoclassique a donné son nom à la taxe Pigou et à l'effet Pigou.


Biographie

Arthur Cecil Pigou (1877-1959) est un économiste anglais. Il a fait ses études à Harrow, puis au King's College de Cambridge où il a été l'élève d’Alfred Marshall.

Il a suivi les traces de son professeur dans de nombreux domaines puisqu’il a repris sa chaire d'enseignement à Cambridge et a participé comme lui à d'importants comités gouvernementaux.

Dans les années 1920 et 1930, Arthur Pigou est considéré comme le "maître de Cambridge". Il est alors l’un des défenseurs des thèses économiques classiques, ce qui l’amène à s’opposer aux théories de son ancien élève John Maynard Keynes.

Pigou est le fondateur de l'économie du bien-être (Welfare Economics). Il est connu pour avoir introduit la notion d'externalité et pour avoir donné son nom à l'effet Pigou et à la fameuse taxe Pigou.

Ouvrages

Voici les principaux ouvrages d'Arthur Cecil Pigou :
• Wealth and Welfare, Macmillan, 1912
• The Economics of Welfare, Macmillan, 1920
• Memorials of Alfred Marshall, Macmillan, 1925
• The Theory of Unemployment, Routledge, 1933
• Keynes's General Theory : a Retrospective View, Macmillan, 1950
• Essays in Economics, AMS Press, 1952

Dans Wealth and Welfare (1912), Pigou s’intéresse au bien-être des individus. Il applique l’analyse néoclassique à l’économie publique. Il fait la distinction entre coût privé et coût social et introduit la notion d'externalité.

Son autre ouvrage majeur The Economics of Welfare reprend, en les modifiant, les théories développées dans Wealth and Welfare.

Théories

Arthur Cecil Pigou est considéré comme le père de l'économie du bien-être. La question du bien-être des individus transparaît dans la plupart de ses ouvrages, en particulier ceux qui traitent de la question de l'emploi et de la répartition des revenus.

Cet économiste s’est intéressé aux conditions qui permettent d’assurer le maximum de satisfaction aux individus. En étudiant plusieurs situations non optimales (dans lesquelles on ne peut améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celui d’un autre individu), Pigou a mis en évidence le rôle des externalités.

Les externalités ou effets externes sont les actes d’un agent qui influent positivement ou négativement sur la situation d’un autre agent, sans qu’il y ait de compensation monétaire entre les deux agents en question.
Par exemple, la pollution qui est causée par une usine dans une rivière et qui affecte la situation des pêcheurs est une externalité négative.

Les externalités (positives ou négatives) ont pour point commun de ne pas être prises en compte par le marché. Leur coût privé diffère de leur coût pour la société ou coût social. Quand une usine pollue, elle raisonne uniquement sur le coût privé et ne prend pas en compte le coût social (notamment le coût de traitement des déchets).

Pour remédier à ce problème, Arthur Pigou pense que l'Etat doit intervenir. Il propose de mettre en place une taxe qui supprime l'écart entre coût social et coût privé : c'est la fameuse taxe Pigou. Il a préfiguré l'économie de l'environnement en introduisant le principe de "pollueur-payeur".

Cet économiste a aussi donné son nom à l'effet Pigou ou "effet d'encaisses réelles". Selon cette théorie, une baisse des prix entraîne une revalorisation des encaisses (argent épargné) et une hausse du pouvoir d'achat. Elle peut donc relancer la consommation et briser le cercle vicieux déflationniste. Cette théorie s'oppose aux politiques interventionnistes préconisées par Keynes car il suffit d'attendre que les prix baissent.

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