La masse monétaire : définition et composition
La masse monétaire est un indicateur important, suivi et publié par les banques centrales. Voici une présentation de cette notion, de sa composition et de son impact sur l’inflation.
Qu'est-ce que la masse monétaire ?
La masse monétaire désigne la quantité de monnaie effectivement ou potentiellement utilisable dans un pays ou une zone économique. Elle varie en permanence, suivant le processus de création monétaire.
C’est elle qui permet aux ménages, aux administrations publiques et aux entreprises de régler leurs factures et de faire des placements.
Elle englobe l’ensemble des valeurs susceptibles d'être converties en liquidités et utilisées immédiatement comme moyen de paiement :
• la monnaie fiduciaire (billets et pièces)
• les dépôts bancaires (sur un livret a par exemple)
• les titres de créances négociables.
La monnaie détenue par les banques et les institutions financières en est exclue.
A noter : la base monétaire ou "monnaie banque centrale" est l'une des composantes de la masse monétaire. Elle désigne la monnaie qui est créée directement par la banque centrale (monnaie fiduciaire et réserves des banques) et qui sert de base à la création par les banques de monnaie scripturale (dépôts à vue mobilisables par chèque, virement ou carte bancaire).
De quoi se compose-t-elle ?
Autrefois, la quantité de monnaie en circulation était théoriquement égale aux réserves de métaux précieux détenues dans les coffres des banques centrales. Ce système a été abandonné en 1971 avec la fin de la convertibilité-or du dollar.
Désormais, la masse monétaire se mesure à l’aide d’agrégats de monnaie appelés M1, M2, M3… Ces agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques regroupant les moyens de paiement détenus dans un pays selon leur degré de liquidité.
Voici les différents composants de la masse monétaire :
• M0 = la base monétaire ou monnaie centrale
• M1 = les liquidités (billets, pièces et dépôts à vue)
• M2 = M1 + les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois (par exemple en France, le livret jeune ou le CODEVI, le livret A, le compte d'épargne logement, le livret d'épargne populaire...)
• M3 = M2 + les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires (par exemple, les OPCVM monétaires, les certificats de dépôt et les créances inférieures ou égales à deux ans).
• M4 = M3 + les Bons du Trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.
Ces agrégats sont des instruments statistiques utilisés pour mesurer la capacité de dépense des agents de l’économie (entreprises, ménages, administrations publiques hors État, compagnies d’assurance, caisses de retraite et administrations privées).
Quel est son impact sur l'inflation ?
La masse monétaire est un indicateur sur la possible évolution des prix. Selon la théorie quantitative de la monnaie, énoncée par Milton Friedman et les monétaristes, une hausse de la masse monétaire entraîne une inflation si elle n'est pas en corrélation avec la croissance économique.
Elle aurait un impact direct sur l'inflation selon l'équation : MV = PQ
• M représente la "masse monétaire"
• V représente la "vélocité de la monnaie" (le nombre de fois où une unité monétaire change de main chaque année)
• P représente le "prix moyen des produits vendus" chaque année
• Q représente la "quantité moyenne vendue" chaque année.
C’est pourquoi les banques centrales veillent à réguler ces masses monétaires, en faisant varier leur taux directeur. Ce dernier a une incidence sur le taux des prêts bancaires et donc sur la quantité de liquidités en circulation.
A noter : l’évolution de la masse monétaire est l’un des facteurs pris en compte par la BCE et toutes les autres grandes banques centrales dans la fixation de leurs taux d’intérêt directeurs.